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Pour moi, l’écriture ne se réduit pas à la fiction. Les romans ne représentent pas la moitié du marché total des livres. J’ai commencé par écrire des histoires, il y a longtemps (j’avais 8 ans). Une fois une certaine capacité de réflexion et d’analyse acquise, j’ai commencé à écrire des critiques de films et de séries, ainsi que des articles plus ou moins longs portant sur des sujets me tenant à cœur.

En découvrant fin 2012 la série télévisée Les aventures du Jeune Indiana Jones, je suis tombé en admiration devant ce projet éducatif teinté de divertissement. Historien de formation, j’ai prêté une attention particulière aux faits historiques utilisés à l’arrière-plan (voire au premier) des 44 épisodes, et j’ai voulu vérifier leur véracité, vérifier la cohérence des scénarios, approfondir mes connaissances sur l’histoire du XXe siècle, en prenant la vie du personnage d’Indiana Jones comme fil conducteur. La saga Indiana Jones étant si célèbre, je pensais que de telles recherches eurent déjà été menées, au moins en anglais. Pourtant, je ne trouvais nulle part trace d’un tel travail. C’est ainsi qu’est née la série d’articles (toujours en cours d’écriture) revenant sur chaque épisode pour en approfondir le contexte historique.

Plus tard, en relisant les premiers articles écrits, je me suis rendu compte de l’indigence de certaines parties, de l’omission de certains faits. Ma passion pour l’objet-livre m’a conduit au projet de transformer cette série d’articles (remaniés et davantage développées) en livre papier, en un guide que le fan du personnage pourrait avoir sous la main et lire à la fin de chaque épisode. L’absence de l’existence d’un tel ouvrage m’a convaincu de mener à bien ce projet.

Des problèmes de droit

La mise en avant du nom du personnage sur la couverture et dans le titre du livre me semblait évident. Le problème est que “Indiana Jones” est une marque déposée dans la plupart des pays, y compris aux États-Unis et en France, ce qui implique l’impossibilité de son utilisation sans l’autorisation du propriétaire des ayants-droits, en l’occurrence Lucasfilm, Ldt. J’entrepris donc les démarches nécessaires.

Après avoir fouillé le site officiel de Lucasfilm, j’ai trouvé la procédure correspondant à mon cas, et je l’ai suivi. J’ai donc envoyé un mail à l’adresse indiqué.

 

Bon. Je n’avais guère d’espoir, moi le tout petit qui m’adressait à un géant. Mais qui ne tente rien n’a rien.

Voici la réponse du message.

Ce monsieur Holm n’avait manifestement pas lu mon message (en tout cas pas avec suffisamment d’attention) ou bien ne l’avait pas compris (mon anglais n’est peut-être pas si bon que cela), puisqu’il avait l’air de penser que je souhaitais écrire une nouvelle aventure d’Indiana Jones. Dans tous les cas, le seul moyen de poursuivre mon projet semble de convaincre une maison d’édition française qui s’occuperait elle-même des négociations avec Lucasfilm.

Un peu en colère d’être mis sur la touche pour une simple question de taille (de maison d’édition), j’ai laissé un peu de temps passer… et j’ai trouvé une alternative à ce problème de droit. Cette solution me vient en fait du droit lui-même : le “fair use”.

Le fair use du copyright

Il existe dans la législation anglo-saxonne (dans tous les pays reconnaissant le copyright) un droit d’usage loyal, fair use en anglais. Cette utilisation des œuvres protégées par un copyright est autorisée dans une certaine mesure. La loi américaine définit les choses ainsi :

« Section 107
Limitations des droits exclusifs : usage loyal (fair use)

Nonobstant les dispositions des sections 106 et 106A, l’usage loyal d’une œuvre protégée, y compris des usages tels la reproduction par copie, l’enregistrement audiovisuel ou quelque autre moyen prévu par cette section, à des fins telles que la critique, le commentaire, l’information journalistique, l’enseignement (y compris des copies multiples à destination d’une classe), les études universitaires et la recherche, ne constitue pas une violation des droits d’auteurs. Pour déterminer si l’usage particulier qui serait fait d’une œuvre constitue un usage loyal, les éléments à considérer comprendront :

  • (1) L’objectif et la nature de l’usage, notamment s’il est de nature commerciale ou éducative et sans but lucratif ;
  • (2) la nature de l’œuvre protégée ;
  • (3) la quantité et l’importance de la partie utilisée en rapport à l’ensemble de l’œuvre protégée ;
  • (4) les conséquences de cet usage sur le marché potentiel ou sur la valeur de l’œuvre protégée.

Le fait qu’une œuvre ne soit pas publiée ne constitue pas en soi un obstacle à ce que son usage soit loyal s’il apparaît tel au vu de l’ensemble des critères précédents. »

Dans notre cas, on peut assimiler mon projet à un ouvrage d’information journalistique, de commentaires. Même si nous ne sommes pas dans de la critique pure, l’œuvre utilisée que pour illustrer des informations scientifiques (oui, l’histoire est bien une science, humaine, certes, mais science quand même).

Mon projet est donc sauf. Au moins aux États-Unis.

A suivre…

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